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La vie de pôle emploi ou la fusion racontée par deux agents anpe et assedic.

Grève à Pôle emploi: une couverture médiatique exceptionnelle.

Grève à Pôle emploi : "Usagers maltraités, agents méprisés"

Le Nouvel Observateur 14 novembre 2011

Avant le budget 2012, les salariés de l'agence réclament des moyens supplémentaires pour accomplir leur mission compliquée par la crise.

"Puisque je vais disparaître, peut être que, comme ça, on verra que j'existe" : perruque rose, paillettes et tenue disco, Siham manifestait lundi 14 novembre place de la Bourse à Paris au nom des Indignés de Pôle emploi. Le SNU, principal syndicat de Pôle emploi a lancé une grève pour dire le ras-le-bol des salariés confrontés à un manque croissant de moyens.

Rentrée à l'ANPE en 2000, Siham travaille pour la "filière appui" chargée de gestion administrative, un secteur démantelé dans la nouvelle organisation mise en place depuis la fusion avec les Assedic. Plus d'évolution, plus de mutation, plus de formation, la jeune femme parle de maltraitance au travail avec une carrière bloquée. Son métier s'efface, le service aux usagers aussi : "Certains demandeurs se retrouvent radiés sans que personne ne puisse plus comprendre pourquoi ni comment."

Flambée du chômage

"Le gouvernement met au point le budget 2012 et revoit celui de Pôle emploi à la baisse, alors manifester devant la Bourse, c'est un symbole", explique Sylvie, tout en distribuant des billets de 500 euros ornés de slogans : "Les profits pour les actionnaires, la rigueur pour les travailleurs." Le budget de Pôle emploi est pourtant officiellement maintenu pour 2012 : "Avec la crise et la flambée du chômage, dans les faits, il s'agit bien d'une baisse", tempête un manifestant.

Avec le non-renouvellement des postes au moment des départs en retraite, 1.600 emplois ont été supprimés sur les deux dernières années et près de 2.000 nouvelles suppressions sont prévues. "La direction y va à l'économie et se contente de redéployer sur le terrain des personnes qui n'étaient pas directement en contact avec les usagers quand le chômage atteint un niveau historique", précise Sylvie. La militante rappelle qu'en 2008, en pleine crise, les CDD de Pôle emploi avaient été renouvelés mais qu'actuellement ils ne le sont plus : "La crise de 2011 serait donc moins terrible que celle de 2008 !?" Le syndicat demande d'ailleurs la titularisation des CDD.

Prise en charge déshumanisée

Les salariés estiment ne plus pouvoir faire leur travail dans des conditions décentes. Un conseiller peut en effet se retrouver avec un portefeuille de 200 ou 300 demandeurs à gérer. Une prise en charge individuelle est alors impossible. "Nous sommes en pleine déshumanisation. L'usager est devenu une marchandise. D'ailleurs, nos animateurs d'équipes s'appellent maintenant des 'responsables d'équipe de production'. La production, quelle terme horrible quand on parle de l'accueil d'humains !", tempête Sylvie.

Les humains en question se retrouvent livrés à eux-mêmes, avec un central d'appel pour seul moyen de contacter Pôle emploi puisqu'il n'y a plus de ligne directe. Au bout du fil, des CDD remplacés tous les six mois avec seulement quatre jours de formation. A bout, les usagers débarquent dans les agences, chargés de rancœur et d'agressivité. En octobre dernier, un homme en est arrivé à se lancer dans une prise d'otages dans une agence parisienne.

La "dictature du chiffre"

A travers sa grève, le SNU réclame des effectifs supplémentaires. "Nous voulons pouvoir faire notre travail de façon qualitative et non plus seulement quantitative", explique Sylvie qui se dit "troublée que les usagers puissent être aussi maltraités, méprisés." La jeune femme dénonce "la dictature du chiffre" : "on passe plus de temps à prouver qu'on a travaillé qu'à aider les usagers. La direction n'attend que des données statistiques." La conseillère pointe notamment les convocations pour  une information collective : "Est-ce que ça peut être efficace ? J'ai des doutes."

Sylvie proteste aussi contre le nouveau mode d'inscription, l'EID, dont le délai atteint un mois auquel s'ajoutent 15 jours de délai de traitement pour calculer les indemnités, "s'il n'y a pas de pièce manquante." Un chômeur doit donc maintenant attendre deux mois pour bénéficier d'un début de prise en charge.

Pour les agents, cette grève est un cri d'alarme. Tous espèrent qu'un nouvel arbitrage se fera en leur faveur lors des discussions sur le Budget ce lundi. Au moment où le nombre de demandeurs d'emploi dépasse les quatre millions en France, l'enjeu est de taille.


Pôle Emploi en grève pour protester contre le... par Nouvelobs

 

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TF1  14 novembre

Pôle emploi : faible participation, mais "symbolique"

Moins de 10% des employés de Pôle Emploi étaient en grève lundi à la mi-journée pour protester contre la "dégradation de leurs conditions de travail". Une participation "symbolique" atteinte, selon le premier syndicat de Pôle Emploi.

 

Si vous vous avez rendez-vous à Pôle emploi lundi, vous avez pu trouver porte close. Selon la direction, 6,23% des employés sont en grève, après l'appel lancé par le principal syndicat de l'organisme, SNU-Pôle Emploi. Ce dernier souhaite attirer l'attention des pouvoirs publics sur le  "manque de moyens" de ce service public au moment où le budget 2012 est examiné à l'Assemblée nationale. 

On n'a jamais prétendu faire une grève de masse. On est dans le symbolique et le pari est atteint", a commenté Philippe Sabater du SNU.

"Pôle Emploi a plus que jamais besoin de moyens humains, de moyens financiers, et d'un plan d'urgence pour répondre aux attentes légitimes des salarié(es) privé (es) d'emploi", écrit le SNU dans un communiqué. "Il est malheureusement certain que la France est à l'aube d'une récession économique, et qu'une vague supplémentaire de sans-emploi viendra (et vient déjà) frapper à la porte des agences de Pôle Emploi. Il faut donc se préparer à un chômage long et massif", poursuit le syndicat, demandant la mise en place d'un "plan d'urgence contre le chômage". Le chômage est reparti à la hausse en France en septembre, renouant avec un pic de 11 ans, et ce alors que les signes de ralentissement économique se multiplient. 

Un malaise de plus en plus grand

Mais si les avis divergent sur le calendrier à suivre, le constat dressé par le SNU est partagé par l'ensemble des syndicats. Et l'exaspération dont parle le syndicat est généralisée, estiment les représentants des personnels. Tous déplorent un malaise de plus en plus grand des salariés et des demandeurs d'emploi, lié selon eux à un taux de chômage élevé et à un manque de suivi personnalisé. Le tout accentué d'après eux par une fusion "trop rapide" de l'ANPE et des Assedic en 2008. 

"Les conseillers ne peuvent pas faire un travail digne", estime Philippe Sabater. "A partir du  moment où on ne donne pas les moyens aux salariés de faire un travail convenable, ça accroit l'agressivité", ajoute-t-il. Les agressions ont augmenté de 20% au premier trimestre de 2011, d'après la direction de Pôle Emploi.

Le 17 octobre, un chômeur avait pris en otage deux responsables de Pôle Emploi dans le XIe arrondissement de Paris. Une semaine plus tard, un demandeur d'emploi avait menacé de se suicider dans une agence de Seine-Saint-Denis avant d'être interpellé par la police. 

Jusqu'à 300 chômeurs par agent

Le 7 juin, la Commission européenne avait jugé que les ressources consacrées à l'accompagnement des demandeurs d'emploi étaient "insuffisantes" en France. Alors que le nombre moyen de demandeurs d'emploi suivis par conseiller était de 85 fin 2008, un récent rapport du Sénat le chiffrait à 95 en 2009, puis 105,8 fin décembre 2010. Selon le SNU, un agent suivrait aujourd'hui 200 à 250 chômeurs en moyenne, et jusqu'à 300 dans certaines agences d'Ile-de-France ou de Bretagne. 

"Depuis trois ans, c'est entre 680.000 et 880.000 demandeurs d'emploi nouveaux, primo-inscrits. Depuis la crise, ceux qui arrivent sont en moyenne d'âge plus élevé, victimes de licenciements économiques et on constate que  l'offre de Pôle emploi n'est pas adaptée. On a des budgets de courte vue et des formations qui ne dépassent pas 200-250 heures alors qu'il faudrait des moyens bien supérieurs pour une formation qualifiante qui permette une véritable reconversion", souligne Philipe Sabater.

La reconduction de cette grève d'un jour devait être décidée région par région ce lundi après-midi. Elle devrait se poursuivre mardi dans les Pays de la Loire, prévoit déjà le SNU.

 

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Le Mensuel de Rennes  14 novembre


Pôle emploi: « On ne sait plus à quoi on sert »

 

Suite à l'appel du Syndicat National Unitaire-FSU, une délégation d'une vingtaine d'agents de Pôle emploi s'est rendue ce matin à la préfecture de région pour exprimer le malaise du personnel.

Une vingtaine d’agents des Pôle emploi rennais se sont rassemblés, ce lundi matin, devant la préfecture de région. Ils répondaient à l’appel à la grève lancé par le Syndicat National Unitaire (SNU) Pôle emploi FSU. Un mois après une première mobilisation régionale, le personnel de Pôle emploi continue de dénoncer les dysfonctionnements de l’administration qui, selon eux, rendent leurs « conditions de travail très difficiles » et nuisent aux services rendus aux usagers.

« Une administration harcelante »

L'organisation syndicale SNU Pôle emploi FSU, pointe du doigt les quatre à cinq semaines de délais nécessaires à la prise en charge des nouveaux demandeurs d'emploi. Le personnel critique également les nouvelles formes d'organisation des services, le manque d'effectif et la carence de formation des agents. 1700 personnes sont actuellement employées par Pôle emploi dans la région. Selon le syndicat, il faudrait au bas mot une augmentation de 30% des effectifs afin de remplir les objectifs fixés.

« Actuellement, notre mission n'est plus de trouver un emploi pour les personnes mais simplement de les recevoir », confie Claudine Le Masson, élue au conseil d'entreprise de Pôle emploi. Les objectifs sont différents d'une semaine sur l'autre. On devient une administration harcelante ce qui dégrade d'autant plus les rapports entre les conseillers et leurs interlocuteurs ». Un mal-être que confirme David Granal, conseiller Pôle emploi à l'espace cadre de Rennes : « on ne sait plus à quoi on sert »

Une relation dégradée avec les entreprises

Si la relation entre agents et usagers se dégrade, celle entre le pôle emploi et les entreprises n'est pas en reste. Les manifestants affirment que la mise en place de plateformes régionales a détruit le lien de proximité qui existait entre les sociétés et leur référent au sein des agences. « Nous n'avons plus un rôle d'intermédiaire entre employeurs et demandeurs d'emplois. C’est pourtant notre fonction d'origine », déplore David Granal. D’après lui, la perte de temps occasionnée par ce nouveau fonctionnement serait responsable d’une baisse des offres d’emplois. « Les employeurs ne considèrent plus le service comme approprié. »

La grève ne devrait pas être reconduite en Bretagne. Elle pourrait néanmoins se prolonger dans d’autres régions de France.


 

 


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J
Bonsoir Dr House,<br /> <br /> Quel moteur de recherche utilises-tu sur ton ordi ?<br /> <br /> Bonne chance à toi,<br /> <br /> JPN
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D
<br /> A la décharge de ceux qui n'ont pas fait grêve : encore fallait il le savoir ! Personnellement je ne suis pas au SNU et c'est une collègue qui m'a relayé le mail lundi 14 de cet appel !!<br /> ps : je viens aussi de découvrir se blog !!!!<br /> <br /> <br />
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F
<br /> A debu: j'ai oublié, tu avances des choses que tu ne maitrises pas, l'unité syndicale a été cherchée et ce depuis la mi octobre, tous les syndicats ont été contactés, certains n'ont même répondu,<br /> d'autres étaient partant comme FO Personnel Public et CGT ex-ANPE, SUD ne voulait pas d'une grève d'un jour, révises et informes toi avant de poster ridiculement<br /> <br /> <br />
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F
<br /> A DEBU: faire grève en vue des prochaines élections professionnelles, t'as pas trouvé mieux !!!! encore un aigri d'un syndicat complice :)<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Si nos prédécesseurs s'étaient contentés de "grèves symboliques", on en serait toujours aux 7 jours de travail sur 7, sans protection sociale, sans services publics (hormis les services dits<br /> régaliens Police et Armée), etc.<br /> Pour l'unité il faut solliciter "sérieusement" les "partenaires syndicaux" et s'attaquer avec l'audace nécessaire à tout ce qui génère des situations devenues insupportables, et elles sont pour le<br /> moins lisibles ces causes....<br /> Se la jouer "solitaire" fut ce avec des médias plutôt conciliants avec le "symbolique", relève du virtuel pour les salariés. Il est grand temps que ce type d'orientation<br /> (à vocation "m'as tu vu" électoraliste) cède le terrain à une dimension plus rayonnante au travers de luttes véritablement opposables au patronat ainsi qu'aux épouvantables directions à leur<br /> service.<br /> <br /> <br />
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