La vie de pôle emploi ou la fusion racontée par deux agents anpe et assedic.
CFDT – CFTC – CGC - CGT – SNAP – FO – SNU – SUD – UNSA
LE 19 MARS
TOUTES LES ORGANISATIONS SYNDICALES DE PÔLE EMPLOI VOUS APPELLENT A DIRE STOP À LA MISE EN PLACE À MARCHE FORCEE FORCÉE DE PÔLE EMPLOI.
CELA NE PEUT PLUS CONTINUER, NOUS AVONS « MAL A NOTRE TRAVAIL » :
Du fait de la crise les chiffres du chômage explosent (+ 90 200 DE en janvier).
La Direction de Pôle Emploi, imperturbable, continue sur sa lancée dans la réalisation du bon de commande passé par le Président de la République.
Peu importe pour elle l’insatisfaction et la colère grandissantes des Demandeurs d’Emploi, qui sont loin de trouver dans Pôle Emploi les « simplifications» que l’on leur avait promises lors de la
campagne présidentielle (bien au contraire !), et qui sont obligés de passer par le 3949 parce qu’on ne les reçoit plus, sont ou seront confrontés au contrôle des papiers, à « l’Offre Raisonnable
d’Emploi », etc.
Peu importe pour elle les souffrances que peuvent vivre les agents de pôle emploi !
Lorsque les Organisations Syndicales et les élus, de manière unanime, font état de ces réalités au Directeur Général, ce dernier ne l’entend pas et n’a qu’un leitmotiv « il faut accélérer » la
mise en place et particulièrement la mise en place des organigrammes, de la ligne hiérarchique au travers de la vague 3 et la mise en place des sites mixtes à n’importe quel prix...
Malgré les mises en garde des OS, les propositions concrètes d’améliorations, la DG fait la sourde oreille. Malheureusement, des faits inquiétants nous donnent raison, comme l’accroissement du
nombre d’agressions de la part de demandeurs d’emploi en colère, ainsi que la violence de ces actes.
Le mal être au travail participe à des actes désespérés de collègues.
Le personnel de pôle emploi doit gérer stress, inquiétudes et pression :
1°) L’incertitude de trouver sa place et la reconnaissance, que chacun estime pouvoir attendre dans la future organisation,
2°) Un personnel d’encadrement qui sait pour une grande partie d’entre lui qu’il sera déqualifié voire déclassé,
3°) La perspective de devoir changer de lieu de travail de manière contrainte (contrairement aux affirmations de Mme Lagarde il y a un peu plus d’un an) avec toutes les conséquences
d’organisation de vie et familiales que cela peut entrainer. Ceci est particulièrement vrai pour les agents des SAE et de Pôle Emploi Services qui seront, en plus, confrontés à une mobilité
professionnelle,
4°) S’adapter à un nouveau groupe de travail, à une nouvelle hiérarchie,
5°) Un accroissement du nombre de demandeurs d’emploi jamais connu en si peu de temps,
6°) La frustration de se trouver démuni devant la détresse des publics en difficultés, avec pour seul outil une conscience professionnelle mise à mal par les « réformes » de la
Direction,
7°) Une désorganisation de notre travail jamais égalée par la mise en place des sites mixtes, de « l’accueil commun » et avant l’accueil unique,
9°) Une gestion par des « objectifs » intenables et non revus malgré la crise,
10°) Une perception contradictoire, de la colère exprimée par de nombreux Demandeurs d’Emploi, car, tout en la comprenant, les agents n’acceptent pas, à raison, d’en être les exutoires. Alors que
les Directions qui sont les véritables responsables n’en tiennent absolument pas compte,
11°) Une démotivation amenant certains d’entre nous à la dépression, à venir au travail à reculons.
TOUT CELA NE CONTRIBUE PAS À CE QUE LES AGENTS DANS LEUR ENSEMBLE SOIENT EN SITUATION DE RÉPONDRE DE MANIÈRE EFFICACE À LA CHARGE DE TRAVAIL À LAQUELLE ILS SONT CONFRONTÉS, C’EST MÊME LE
CONTRAIRE.
POUR BIEN FAIRE SON TRAVAIL IL FAUT POUVOIR ÊTRE ENTENDU :
Toutes les organisations syndicales participant à cet appel n’avaient pas la même position par rapport à la fusion. Cependant, toutes sont unanimes pour constater que nous allons à la
catastrophe, humaine (tant pour les Demandeurs d’Emploi que pour les agents), mais aussi fonctionnelle et technique.
La crise avec ses conséquences sociales doit être prise en compte et amener la Direction de Pôle Emploi et ses ministres de tutelle à modifier le cap, mais surtout à réduire la voilure au lieu de
l’augmenter dans cette tempête.
C’est de bon sens! On n’accélère pas sur une plaque de verglas !
Aussi toutes les organisations syndicales lors du CCE du 09 03 2009 ont exigé du Directeur Général la mise en place de mesures d’urgence :
- Un moratoire sur les conditions de mise en œuvre et le calendrier de Pole Emploi.
- Des CHSCT extraordinaires sur les conditions de travail (conséquences de la crise, charges, document unique, mise en danger des salariés et risques psychosociaux,….) en régions.
- Un CCE extraordinaire avec la tutelle (Wauquiez & Lagarde)
- Des effectifs supplémentaires
La réalité de la crise doit amener la Direction à prendre en compte l’ensemble des attentes du personnel de pôle emploi et stabiliser la situation avant d’engager l'institution dans des
démarches qui la conduiront droit dans le mur.
La seule réponse de la Direction consiste à affirmer que l'unique solution serait la poursuite des projets en cours quitte à le faire aux forcepts !
Le Directeur Général affirmant même que telle est l'attente générale des personnels de Pôle Emploi, et que les organisations syndicales et leurs élus seraient « à côté de la plaque » sur les
revendications des personnels.
Aussi, l'ensemble des organisations syndicales vous appelle à manifester votre ras-le-bol, pour dire à la Direction Générale :
« Cela suffit ! Nous voulons pouvoir effectuer nos missions avec efficacité pour répondre aux attentes d'un public inquiet, déboussolé, en perte de repère !
Pour cela, nous avons besoin nous-même de stabilité !
Nous exigeons la mise en place d'un moratoire quant au développement de pôle emploi !
Nous exigeons des embauches en CDI, en nombre suffisant pour faire face aux charges de travail ! »
Paris le 12 mars 2009