Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Pôle emploi ou la fusion anpe assedic pour les nuls
  • : La vie de pôle emploi ou la fusion racontée par deux agents anpe et assedic.
  • Contact

Profil

  • La fusion pour les nuls
  • Blog interactif dédié aux 50.000 salariés de Pôle emploi
  • Blog interactif dédié aux 50.000 salariés de Pôle emploi

HELIUM 4

La revue mensuelle de la fusion pour les nuls


Version papier


N°1- Nov 2011

   HELIUM-4.png

 

 

 

 

 

 

 

 

N°2 Déc 2011

H2

 

N°3 Jan/Fev 2012

Helium-copie-1.JPG

Recherche

Archives

Culture

30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 00:43

Pôle emploi: les syndicats s'inquiètent d'une privatisation de l'activité
( Nouvel Obs du 28.07.2009 ) 
 

Au bord de l'asphyxie, le Pôle emploi s'apprête à confier à des opérateurs privés l'accompagnement de milliers de demandeurs d'emploi. Un plan que dénoncent les syndicats, voyant là une privatisation rampante de l'activité de service public.

Le gouvernement et le service public de l'emploi ont présenté un "plan de bataille" qui prévoit notamment un recours accru à des opérateurs privés en prévision d'une vague d'inscriptions au chômage en septembre. (Reuters)

 

Le gouvernement et le service public de l'emploi ont présenté un "plan de bataille" qui prévoit notamment un recours accru à des opérateurs privés en prévision d'une vague d'inscriptions au chômage en septembre. (Reuters)

 

Le Pôle emploi se prépare à une rentrée difficile. Un afflux exceptionnel de demandeurs d'emploi est prévu à l'automne. Christian Charpy, directeur général de la nouvelle entité s'attend à "20 ou 25% d'inscriptions de plus qu'en septembre 2008, à 380.000 appels chaque jour et 2,4 millions de visites physiques dans les agences". Engorgé, le Pôle emploi a décidé de faire massivement appel à des opérateurs privés de placement (OPP), notamment à des agences d'intérim comme Altédia, Ingeus, BPI, Adecco. Ils seront chargés du placement de 250.000 demandeurs d'emplois par an, selon les derniers chiffres de Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'Emploi. Un chiffre bien plus important que ce qui était initialement prévu. "Tout ce qu'on peut sous-traiter, on va le faire", a déclaré Christian Charpy, directeur général de la nouvelle entité, le 10 juillet lors de la réunion de son conseil d'administration.

Déjà en marche

Plus proche des entreprises, les sociétés de travail temporaire ont le droit, depuis 2005, d'aider les chômeurs à retrouver un emploi, moyennant une rémunération versée par le service public de l'emploi. En 2008, l'ex-Unedic avait confié 42 000 chômeurs aux opérateurs privés, dont une partie pour les sociétés d'intérim. Adecco, Vediorbis et Start People se sont déjà lancés. Adecco a même créé une filiale spécifique : Adecco "Parcours et emploi". Son directeur, Franck Yschard affirme avoir un taux de placement de 55% sur des CDI et CDD de plus de six mois.

Et toujours pas de recrutement massif au Pôle emploi

Côté budget, 100 millions d'euros sont prévus pour l'année 2009, et le double pour l'année 2010 sur un budget total de 4,5 millions d'euros. Du jamais vu, depuis la création de ce système. Les syndicats du Pôle emploi s'insurgent de cette mesure extrêmement coûteuse alors que les promesses de recrutement massif sont restées sans réponses satisfaisantes. "La promesse était d'un conseiller pour 60 demandeurs d'emplois et d'un conseiller pour 30 demandeurs d'emplois en situation de grandes difficultés. Aujourd'hui on en est à un conseiller pour 200 personnes !" accuse Sylvette Uzan-Chomat, du bureau national du SNU-FSU du Pôle emploi. "Un peu plus de personnel n'aurait pas été du luxe."
Laurent Wauquiez promet pour rassurer que “la rémunération des opérateurs sera fonction des résultats". Sylvette Uzan-Chomat affirme, elle, que le suivi par un opérateur privé coûte 4.500 euros contre 780 euros pour le service public. D'autant plus que selon Loïc Barboux, secrétaire général adjoint de FO-personnel public du Pôle emploi, la mesure des placements faits par les OPP ne prend pas en compte la réalité. "Les opérateurs privés perçoivent la moitié de la rémunération dès lors que le demandeur d'emploi obtient un premier contact. Et après ?"

Des résultats peu probants

"Cela ne me semble pas un crime, parce que ces agences d'intérim disposent de personnels efficaces, compétents", s'est défendu mardi dernier Laurent Wauquiez. Mais aucun rapport n'a prouvé l’utilité de recourir à ces gros cabinets. Les premières évaluations, exigées par la Cour des comptes en 2006 et supervisées par l'Ecole d'économie de Paris-PSE, démontrent que la plus-value du service public, quand il met les moyens, est "nettement supérieure" à celle des opérateurs privés. Pire, selon Loïc Barboux, le taux de placement des entreprises privées est nettement inférieur à celui des services publics. Selon lui, un demandeur d'emploi a moins de chance de trouver un emploi durable en passant par le privé. Il estime que les opérateurs privés ne permettent pas l'accompagnement social intensif, pourtant indispensable que le Pôle emploi propose. Des résultats qui laissent sans voix les agences d'intérim. Franck Yschard regrette un "débat d'arrière garde". "Quand on a autant de demandeur d'emploi, travailler avec les pouvoirs publics en complémentarité me parait sain ", se défend t-il.

Privatisation rampante

"Stimuler la concurrence, se bouger un peu, ça permet d'aller plus vite et plus loin pour l'accompagnement des demandeurs d'emploi", s'est justifié Christian Charpy. Une phrase malheureuse qui a fait bondir les employés du Pôle emploi. "Ca laisse entendre qu'on peut mieux faire, alors que nous sommes au bord de l'asphyxie", dénonce Loïc Barboux. Les syndicats craignent une normalisation de ce recours au privé même si le Pôle emploi assure que cette opération se fera dans un "cadre de coopération d'une durée limitée". "Ca reste encore marginal, comparé aux 2,5 millions de demandeurs d'emplois que Pôle emploi prend en charge", a souligné Christian Charpy. Ce qui ne rassure pas les syndicats. "Le recours aux opérateurs privés, pourquoi pas? Mais de façon conjoncturelle, temporaire et pas de façon continue" déclare Gabrielle Simon, secrétaire générale adjointe de la CFTC. Loïc Barboux dénonce, lui, une "marchandisation" du service public au profit d'un secteur de l'intérim qui va de plus en plus mal depuis le début de la crise économique."C'est une vision idéologique du dogme néolibéral", va encore plus loin Sylvette Uzan-Chomat, "nous sommes persuadés que c'est une manière pour faire entrer ce système dans les mœurs, dans les habitudes pour arriver à une situation durable", s'inquiète-t-elle. Après un appel d'offre, le Pôle emploi doit faire savoir d'ici la fin de la semaine quels seront les cabinets retenus.

(Sarah Diffalah - nouvelobs.com)
Partager cet article
Repost0

commentaires

J
Et le communiqué du SNU-FSU:<br /> <br /> Communiqué de presse<br /> <br /> Faire du profit sur le dos des chômeurs nous semble une idée intolérable. C’est pourtant ce qui se passe sous nos yeux : le suivi et l’accompagnement des demandeurs d’emploi est en train de devenir un secteur juteux pour des cabinets privés et des agences d’intérim.<br /> En livrant 320 000 demandeurs d’emploi aux opérateurs privés de placement sous prétexte de soulager le Pôle emploi, le gouvernement se montre particulièrement irresponsable. Car déjà l’expérimentation antérieure réalisée sous l’égide de l’UNEDIC en 2006 (pilotée en réalité par le MEDEF avec la complicité des syndicats co-gestionnaires) s’est révélée un fiasco. Des études indépendantes dont personne ne conteste le sérieux (CREST / Ecole d’économie de Paris) ont montré que les résultats des cabinets privés tels que Ingeus, Matwerk ou Altédia sont inférieurs à ceux du Service Public de l’Emploi et coûtent cinq fois plus cher.<br /> Mais qu’à cela ne tienne ! Le gouvernement, poussant encore plus loin sa logique de cadeaux au secteur privé, reprend au vol une proposition de la CFDT : le prêt de main d’œuvre des salariés des agences d’intérim à Pôle emploi. Cette idée ahurissante montre que le système marche sur la tête : ceux dont le travail est de vendre de la main d’œuvre temporaire aux entreprises sont eux-mêmes prêtés temporairement au service public de l’emploi !<br /> Les premières informations publiées dans Les Echos de ce jour font apparaître une candidature commune AFPA / Altédia qui laisse songeur. Car comment expliquer qu’une composante du Service Public de l’Emploi se retrouve en tandem avec une boite d’interim, qui par ailleurs fût longtemps sous la responsabilité du conseiller social de l’Elysée ?<br /> Pour le SNU-Pôle emploi-FSU, toutes les transitions professionnelles, y compris les remplacements ponctuels de personnel, doivent relever du service public de l’emploi. La solution n’est donc pas un prêt de personnel permettant aux agences d’intérim de restaurer leurs marges de profit, mais une intégration de leurs activités au sein du service public de l’emploi.<br /> En attendant, nous exigeons une transparence complète sur la nature des appels d’offre, sur l’attribution des ‘’lots’’ concédés aux cabinets privés, et un contrôle très strict de Pôle Emploi sur l’exécution de ces contrats. <br /> <br /> <br /> SNU- Pôle Emploi FSU<br /> Le 30 juillet 2009
Répondre
C
Pour ceux qui voulaient savoir la position de la CGT, ci-après, le communiqué :<br /> Pôle emploi <br /> <br /> Recours aux opérateurs privés : la crise fait des heureux !<br /> mercredi 29 juillet 2009 <br /> La réforme du service public de l’emploi imposée par le gouvernement contre l’avis des personnels et de la Cgt démontre son incapacité à répondre aux besoins d’accompagnement et de placement des demandeurs d’emplois.<br /> <br /> La décision de recourir aux cabinets privés pour pallier les difficultés et les manques de Pôle Emploi confirme la nocivité et l’inefficacité de la réforme.<br /> <br /> 300 000 demandeurs d’emplois vont être suivis par des cabinets privés. Pourtant, cette solution onéreuse, 466 millions d’euros pour deux ans, a déjà montré ses limites en France et en Europe.<br /> <br /> La Cgt estime qu’il aurait été plus pertinent d’embaucher des personnels qualifiés dans le service public de l’emploi plutôt que de sous-traiter.<br /> <br /> Parmi les opérateurs privés choisis, sept d’entre eux se partageront plus de 60% du marché. Les agences d’intérim quant à elles s’en partageront près d’un quart, une véritable aubaine pour ces entreprises qui ont vu leur chiffre d’affaire baisser ces derniers mois !<br /> <br /> La Cgt réitère son exigence que tous les demandeurs d’emplois soient traités par un service public de l’emploi ayant les moyens de leur assurer l’égalité de traitement, leur proposant des offres d’emplois en adéquation avec leur formation, leurs compétences et leurs souhaits.<br /> <br /> C’est ce que tentent de faire chaque jour les salariés de Pole Emploi qui revendiquent les moyens de répondre à leurs missions d’accompagnement et de placement des demandeurs d’emploi.<br /> <br /> En attendant la prise en compte de ces revendications, la Cgt réitère avec insistance son exigence que des règles strictes encadrent le fonctionnement et l’évaluation des cabinets privés. Les contrôles et sanctions de la puissance publique doivent écarter les marchands de soupe qui grenouillent en masse dans ce secteur.<br /> <br /> Montreuil, le 29 juillet 2009<br /> <br /> http://www.cgt.fr/spip.php?article36310
Répondre
E
La porte de la privatisation était entre-ouverte, elle s'ouvre avec le recours aux ETT pour l'accompagnement de masse. Ce sera 'Grande Porte ouverte' en 2012 et la libéralisation des services publics.<br /> CVE est un formidable dispositif, qui a donné (et qui donne toujours) d'excellents retours à l'emploi, malheureusement pas toujours quantifiables - fautes aux 'absences à actualisation' de nos D.E. pas toujours reconnaissants de l'aide apportée quand ils n'ont plus besoin de nous. A ça, les offices privées ont de meilleurs taux de reprise d'emploi: aux dires de quelques DE, anciennement suivis par eux: C'est le conseiller privé qui réalise leurs actualisation de fin de mois en récuperant leurs IDE et leurs codes secrets. Comme ça, c'est sûr, pas d'erreur de pointage ou d'absence. Faut dire qu'ils avaient le temps de le faire car au lieu de prospecter de nouvelles offres, ils placaient les DE devant un ordi pour consulter les offres de notre site !!!<br /> Les agents du service public sont bien meilleurs que le privé quand on leurs en donne les moyens et le temps!!! Car notre idéologie, c'est d'aider les gens, pas de faire du fric.<br /> PS: réponse au quizz: Raymond Soubie? Celui qui a mené la réflexion sur la fusion Anpe-Assedic?
Répondre
N
Une idée pour nos grands chefs..<br /> Ok pour la sous traitance de l'activité... quoi, c'est bien Nitchevo qui dit ça ??? Ben ouai.. sous traitons ce qui n'est pas notre boulot!!! sous traitons la saisie, les traitements adminsitratifs AISF and co, tout ce temps sur duo, rendez vous agence and co qui est un taf d'agent adminsitratif, de secretariat et pas de conseil a l'emploi!!!<br /> <br /> ça me fout en rage de voir que des gens qui bossent dans la sous traitance ont plus de temps que moi pour aborder le projet, les techniquues de recherche d'emploi, bref, le coeur de metier..mais nous on crève de saisis diverses, de procédures informatiques auto bloquantes, de stress liés aux convos , de PAE en SMP, en SDE, en E36... s'ils veulent sous traiter, qu'ils sous traitent ces activités là qui n'ont RIEN<br /> A VOIR avec le metier pour lequel on a été formés!!!<br /> Ce sont des agents adminsitratifs qu'il faut embaucher pas des conseillers d'adecco ou autre... et nous laissez faire notre vrai travail... là, ça marche sur la tête et c'est une énorme provocation vis à vis de nous!!!!!!!!
Répondre
C
Je me régale ! J'ai réussi à saboter le programme OPP de 2006 à tel point que mon travail de sape l'a rendu complètement inévaluable (plus d'un an de retard), et aujourd'hui je suis chargé de le mettre en oeuvre ! Ils vont voir, tous ceux qui m'ont obligé à créer des plate-formes CVE pour faire croire que moi aussi, je savais faire du reclassement... ; à pourir l'alimentation du dispositif en organisant une gestion parallèle des orientations qui devaient se faire de façon aléatoire ; à torpiller tellement l'outil de suivi DUDE qu'aujourd'hui, si les évaluateurs veulent comprendre quelque chose aux parcours, ils doivent faire des sondages par téléphone auprès des DE qui ont été accompagnés ! J'ai même réussi à faire comptabiliser des DE reclassés par les OPP dans les retours à l'emploi de CVE, en "oubliant" de les inscrire en acco OPP dans les applications... Et y'a même des endroits où j'ai fait croire pendant deux ans que les plateaux CVE fonctionnaient alors qu'ils étaient fermés... Vous croyez que c'était facile, vous, d'imposer l'omerta à mes cadres pendant deux ans sur le suivi de CVE ? Jamais un chiffre lâché en réunion avec ceux de l'assurance chômage, jamais une info. Les autres assuraient le suivi de leur bazar, l'avaluation continue, et nous on pipait pas un mot et on bricolait nos données. Un boulot de fourmi, pour tout maquiller. Si on avait dû bosser vraiment pour la réussite du programme, on aurait dépensé dix fois moins d'énergie ! Mais ça valait la peine : aujourd'hui, c'est moi qui mène la danse ! A la poubelle, les expérimentations farfelues des opérateurs avec des consultants diplômés, les concepts RH rares et l'audace ! Ils veulent nous faire croire que les sciences humaines sont de vraies sciences, ou quoi ? Ils vont nous faire de l'acco style presta ANPE : de la garderie, suffisamment longue pour nous débarrasser des DE, mais payée au lance-pierre pour les empêcher de recruter des pros et d'avoir des résultats. Y m'ont assez débauché mes meilleurs conseillers en 2006, y m'auront plus ! Avec mon nouveau programme, y'a que les industriels du reclassement qui vont pouvoir tenir leur marge. Je suis assuré d'avoir une prestation bas de gamme. Exactement ce dont j'ai besoin pour démontrer mon utilité.
Répondre