Le Monde / AFP 19 octobre 2011
Après la stupeur, la réaction. Pôle emploi a lancé mercredi 19 octobre une mission en Ile-de-France pour déterminer comment réagir en cas d'incident grave. Comprendre: similaire à la prise d'otages survenue deux jours plus tôt dans une agence parisienne.
Réuni en séance exceptionnelle à la suite de cette prise d'otages qui s'est terminée sans drame, le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) a voté "la constitution d'une mission d'enquête pour travailler sur les préconisations futures à mettre en place en cas d'incident similaire", a indiqué à l'AFP Christophe Ribeiro, secrétaire du CHSCT.
UN RISQUE PERMANENT D'AGRESSION
Lundi, un quadragénaire au chômage muni d'une arme factice a retenu plusieurs heures deux responsables de l'agence Beaumarchais, dans le 11e arrondissement de Paris, avec un catalogue de revendications confuses, avant de se rendre . Huit organisations syndicales (CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT, FO, SNU-FSU, SUD, UNSA) avaient appelé les agents d'Ile-de-France à exercer leur droit de retrait pendant deux heures mercredi "pour dénoncer le risque permanent d'agression sur les sites".
Selon la législation, "un salarié confronté à un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé a le droit d'arrêter son travail, et si nécessaire, de quitter les lieux, pour se mettre en sécurité". L'exercice du droit de retrait ne donne lieu à aucune retenue de salaire. La direction régionale du Pôle emploi n'avait pu être jointe en début d'après-midi pour indiquer si le mouvement avait été suivi mais l'agence Beaumarchais est restée fermée et ne devrait rouvrir que jeudi, a-t-on appris de sources syndicales.
Selon un responsable du SNU-FSU (syndicat majoritaire), "l'équipe de direction avait organisé l'ouverture du site mais l'agence a refermé ses portes au bout d'un quart d'heure, le personnel n'étant pas prêt à reprendre de but en blanc le travail, avant même un débriefing ou d'avoir vu la psychologue" dépêchée sur place.