La vie de pôle emploi ou la fusion racontée par deux agents anpe et assedic.
(AFP le 11/09/09)
L'un des objectifs de la réforme du service public de l'emploi, consistant à regrouper l'ANPE et des Assedic sur environ 900 sites mixtes pour faciliter les démarches des demandeurs d'emploi, ne sera pas atteint d'ici Noël, a estimé vendredi le président de l'assurance chômage.
"Le vrai site mixte, c'est-à-dire un lieu unique, des agents complètement polyvalents, c'est l'objectif de la fusion. On en n'aura sûrement pas 900 à la fin de l'année, c'est juste pas possible", a estimé Geoffroy Roux de Bézieux, également membre du conseil d'administration de Pôle emploi.
Mais, a-t-il nuancé lors d'un point presse après un bureau de l'Unedic, "il y a mixte et mixte". Dans certains cas, on a déjà "une proximité géographique (de l'agence ANPE et de l'antenne Assedic), un seul patron, une prise en charge unique et un gain d'efficacité pour le demandeur d'emploi".
Globalement, "je ne dis pas que Pôle emploi c'est formidable et ça marche mais il y a des progrès notables de faits", a ajouté ce dirigeant.
Parmi les défaillances du nouvel organisme, il a cité le fait que chaque conseiller doive à lui seul suivre en moyenne 92 demandeurs d'emploi, mais avec "des écarts régionaux importants et des agences qui montent à beaucoup plus".
18% des conseillers ont en charge plus de 130 demandeurs d'emploi.
"Ce n'est pas le chiffre souhaité alors que l'objectif de la fusion est de mettre plus de monde en face des demandeurs d'emploi. Mais sur d'autres indicateurs comme le nombre de dossiers en instance, le taux d'aboutissement des appels, il y a des choses qui vont mieux", a-t-il ajouté.
La réforme devait aussi faire émerger des offres d'emploi, objectif passé au second plan avec la crise. "Difficile de savoir s'il y a moins d'offres collectées parce qu'on fait moins de prospection ou parce que le marché n'est pas là", a jugé M. Roux de Bézieux.
La crise a également contrarié la formation du personnel à ses nouvelles tâches. "Certains m'ont dit dans une agence qu'ils ont fait la formation, mais l'afflux de demandeurs d'emploi a fait que les gens sont retournés chacun dans son métier pour des raisons d'efficacité et de rapidité, et évidemment ils ont perdu une partie de ce qu'ils avaient appris", a observé M. Roux de Bézieux.