Dominique-Jean Chertier va quitter la présidence du CA de Pôle emploi.

La nomination était acquise. Elle est désormais officielle. Le président de Pôle emploi, Dominique-Jean Chertier, a annoncé hier au conseil d'administration que le ministre du Travail, Xavier Bertrand, avait choisi Jean Bassères pour succéder à Christian Charpy au poste de directeur général de l'opérateur public. La loi prévoyant que l'instance soit consultée pour avis par les pouvoirs publics sur la nomination avant qu'elle soit effective, rendez-vous a été pris le 2 décembre. Mais, même si certains le regrettent, la procédure n'est qu'une formalité.

Dominique-Jean Chertier n'a pris personne de court chez les partenaires sociaux qui siègent au conseil : il les avait appelés ces derniers jours pour leur proposer de rencontrer le successeur de Christian Charpy, qui quittera son poste le 19 décembre à l'issue d'un mandat de trois ans durant lequel il aura mené la fusion entre l'ANPE et les Assedic. Les rendez-vous devraient s'enchaîner dès la semaine prochaine avec les numéros un des confédérations syndicales et patronales.

Jean Bassères, cinquante-et-un ans, est actuellement chef de l'Inspection générale des finances, dont est aussi issue Marguerite Bérard, la directrice de cabinet de Xavier Bertrand, et c'est à ce titre qu'il avait rédigé, en juillet 2010, un rapport controversé sur le volet fiscal de l'affaire Bettencourt. S'il a un profil très budgétaire, il a déjà approché les enjeux du service public de l'emploi en supervisant deux rapports, sur les missions locales et sur une comparaison internationale des effectifs des services publics de l'emploi, qui concluait que Pôle emploi est sous-doté. Il va prendre la direction de l'opérateur dans un contexte social interne tendu, même si la grève de lundi a été peu suivie, et dans une conjoncture économique difficile.

Ce ne sera pas le seul changement : Dominique-Jean Chertier, qui est par ailleurs directeur général délégué, secrétaire général du groupe Safran, a confirmé hier qu'il ne fera pas un second mandat de président. Xavier Bertrand n'aurait pas encore arrêté son choix pour son successeur. Les noms de Jean-Paul Bailly, président de La Poste, et de Louis Gallois, président exécutif d'EADS sont cités. Ceux de Rose-Marie Van Lerberghe, ancienne du ministère du Travail, aujourd'hui présidente du directoire du groupe Korian, et de Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du Conseil d'orientation pour l'emploi, le sont aussi.