La vie de pôle emploi ou la fusion racontée par deux agents anpe et assedic.
Gérard Larcher propose d'envoyer 4 chômeurs sur 10 en formation
Formation des chômeurs: Larcher fixe le cap de 40% de chômeurs formés
AFP 2 mars 2012
L'ex-président du Sénat, Gérard Larcher, chargé par Nicolas Sarkozy de réfléchir à une refonte de la formation professionnelle, indique vendredi, dans une interview au Figaro, qu'il entend faire passer de 10 à 40% la part des chômeurs formés chaque année.
Nicolas Sarkozy avait appelé en janvier à une "réforme radicale" de la formation, très majoritairement tournée vers les salariés, pour qu'elle bénéficie davantage aux chômeurs. Il a souhaité depuis, s'il était réélu, obliger les chômeurs à accepter une offre d'emploi pour lequel ils auraient été formés.
M. Larcher doit rendre son rapport début avril, "une aide à la réflexion pour la future majorité", explique-t-il au Figaro.
Pour atteindre cet objectif de 40%, il suggère de "territorialiser" la formation autour de "bassins d'emplois". Il voudrait aussi transformer en prescripteurs de formation les organismes paritaires collecteurs agréés (Opca), qui collectent l'argent auprès des entreprises.
Il avait récemment précisé à l'AFP qu'il proposerait de "déconcentrer, décentraliser" Pôle emploi pour "une détermination plus locale des besoins".
Nicolas Sarkozy avait déjà fait voter en 2009 une première réforme de la formation, fruit d'une longue négociation entre partenaires sociaux. Il avait dénoncé en 2007 un système "à bout de souffle", "pas assez concentré sur ceux qui en ont le plus besoin", chômeurs et salariés les moins qualifiés.
Reçu mercredi par M. Larcher dans le cadre de sa mission, le syndicat FO pose vendredi dans un communiqué la question de sa pertinence en pleine campagne présidentielle: "un rapport pourquoi faire?".
FO estime "nécessaire de laisser la réforme issue de la loi du 24 novembre 2009 produire ses effets".
Il est "paradoxal", poursuit FO, d'annoncer vouloir davantage former les chômeurs alors que l'Etat "démantèle" l'AFPA, un organisme de formation qualifiante tourné majoritairement vers les chômeurs et "ponctionne" le FPSPP, un fonds créé en 2009 pour cofinancer les formations des salariés précaires et des demandeurs d'emploi, amputé de 600 millions d'euros en deux ans.
M. Larcher indique par ailleurs dans l'interview au Figaro qu'il entend sortir de sa feuille de route pour proposer une réforme du financement des organisations syndicales et professionnelles, dont le rapport Perruchot avait épinglé l'opacité.
Alors que le chef de l'Etat a récemment étrillé le paritarisme, en critiquant les corps intermédiaires et envisageant de passer en force avec des référendums sur les accords dits compétitivité-emploi ou la formation des chômeurs, M. Larcher insiste sur leur "utilité".
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Les Echos 5 mars 2012
Les partenaires sociaux l'attendent avec une certaine anxiété et l'Elysée avec un appétit certain. Gérard Larcher rendra début avril le rapport sur une « réforme radicale » de la formation professionnelle commandé mi-janvier par Nicolas Sarkozy. Charge à l'ex-président du Sénat de trouver les moyens d'optimiser l'utilisation de ces 31 milliards d'euros, avec mission première de les orienter vers les demandeurs d'emploi. Actuellement, 12 % des fonds (3,8 milliards d'euros) leur sont consacrés et 10 % des chômeurs bénéficient d'une formation. Très insuffisant, tempête l'exécutif, en cette période de crise et alors qu'un chômeur sur deux formé retrouve un emploi stable dans les six mois. Nicolas Sarkozy en a fait un thème de campagne en évoquant, mi-janvier, une « révolution » pour les chômeurs sans perspective de retour rapide à l'emploi : il propose de leur garantir une formation, obligatoire, vers les métiers d'avenir ; en contrepartie, dans une logique de « droits et devoirs », le chômeur devra accepter un poste proposé dans ces métiers.
Gérard Larcher, qui achève ses consultations - il a vu le Medef la semaine dernière, il rencontre l'UIMM cette semaine -, a précisé vendredi au « Figaro » son objectif : faire passer de 10 % à 40 % la part de chômeurs formés. Et ce par simple redéploiement des 25 milliards d'euros sur la table (il exclut de sa réflexion les 6 milliards consacrés aux fonctionnaires), sans augmenter les recettes, et donc la contribution des entreprises, vent debout sur ce point. « On a beaucoup de formations qui coûtent très cher pour un petit nombre de chômeurs formés et qui ne sont même pas efficaces, précise son entourage. Le travail doit porter sur ce rapport coût-efficacité. » Ce qui passe par la remise à plat d'un système où la multiplicité des acteurs (Etat, régions, Pôle emploi, partenaires sociaux) est source d'incohérences et, au final, selon François Fillon, de « gâchis », avec en toile de fond de lourds enjeux de pouvoir pour le contrôle des fonds.
Gérard Larcher veut « territorialiser » la formation pour mieux adapter l'offre « aux besoins de chaque bassin d'emploi » - la CFDT préconise de créer des plates-formes locales réunissant l'Etat, la région et Pôle emploi. Il indique par ailleurs vouloir faire des Opca des prescripteurs de formation et non plus de simples collecteurs des fonds.
Dépassant le strict cadre de sa mission, il veut aussi profiter de son rapport pour faire entendre sa voix sur le financement des partenaires sociaux, en partie assuré par les fonds de la formation , et sur la représentativité patronale, deux sujets très sensibles. Et indique ne pas être favorable au référendum évoqué par le chef de l'Etat en cas de « blocage » des partenaires sociaux sur la réorientation des fonds de la formation vers les chômeurs. « Je crois aux corps intermédiaires, ils sont utiles », explique celui dont le sens du dialogue est loué par les syndicats et le patronat. Une manière de les rassurer avant d'aborder les questions qui fâchent.