La vie de pôle emploi ou la fusion racontée par deux agents anpe et assedic.
Audition de Jean Bassères à l'Assemblée Nationale
Pôle emploi : « Nous allons faire un plan d'économies de 80 millions d'euros sur 2 ans », Jean Bassères (mission d'information de l'Assemblée)
AEF Dépèche N° 176119 12 décembre 2012
« On va faire un plan d'économies de 80 millions d'euros sur deux ans, par exemple en diminuant notre recours aux consultants. Cela va être difficile et créer un cadre de négociation sociale contraint. Mais je l'assume et je ne demanderai pas d'argent supplémentaire à l'État », affirme Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi lors de son audition mardi 11 décembre 2012 par la mission d'information sur Pôle emploi et le service public de l'emploi de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, présidée par Dominique Dord (R-UMP, Savoie) et dont la rapporteure est Monique Iborra (SRC, Haute-Garonne). Le directeur général de Pôle emploi annonce qu'il veut supprimer le déficit de Pôle emploi pour « parvenir à l'équilibre en 2014 ». L'une des orientations est également de « redéployer 2 000 ETP [équivalents temps plein] pour remettre des forces devant les demandeurs d'emploi. Mais cela ne veut pas dire 2 000 personnes. On va jouer par exemple sur les départs à la retraite. L'objectif est de diminuer la fonction support de 600 ETP. »
« Composée à ce jour de quatorze députés représentant différents groupes de l'Assemblée, la mission s'est fixé pour objectif d'apprécier l'efficacité des services rendus par les différents acteurs du service public de l'emploi et, au premier chef, par Pôle emploi, les maisons de l'emploi et les missions locales. Elle analysera en particulier l'aide apportée à chaque demandeur d'emploi. L'étude des difficultés rencontrées et le recours à des comparaisons internationales la conduiront à dégager des pistes d'amélioration ou de réforme », précisait l'Assemblée le 27 novembre dernier, annonçant que la mission devait rendre ses conclusions en juin 2013.
UN PLAN D'ÉCONOMIES DE 80 MILLIONS D'EUROS SUR 2 ANS
« Le métier unique est une vue de l'esprit. Pour autant, dissocier l'indemnisation est le placement serait contraire à l'intérêt des demandeurs d'emploi. […] Ce ne peut pas être deux filières distinctes, sinon il ne fallait pas faire Pôle emploi. Il faut développer la possibilité de maîtriser le placement quand on vient de l'indemnisation et [vice versa] », affirme également Jean Bassères. Il indique aussi vouloir éviter une « parcellisation des tâches » s'apparentant à une « organisation taylorienne du travail ». Selon lui, l'un des objectifs de Pôle emploi 2015 est de « donner des marges de manoeuvre aux conseillers ». Revenant sur la fusion ANPE-Assédic, il dit vouloir « passer à autre chose et donner du sens à cette fusion ». « Toutes ces fusions coûtent de l'argent. Ma responsabilité est qu'il y ait un retour sur investissement pour la société », affirme-t-il.
Selon lui, « certains partenaires sociaux sont opposés à l'orientation de Pôle emploi 2015 mais je ne sais pas quel est le projet alternatif. Moi je raisonne à moyens donnés. En tout cas nous respectons nos engagements en termes de transparence. Tout aura été discuté dans le cadre du CCE ».
DES AXES DE TRAVAIL POUR 2013-2014
En outre, Jean Bassères annonce avoir plusieurs axes de travail pour 2013-2014. « Nous voulons contribuer à la transparence du marché du travail, mettre en relation des offres et des demandes pour constituer un agrégateur d'offres d'emploi. Nous voulons aussi travailler sur la prospection : il faut partir de nos portefeuilles et réfléchir aux entreprises à démarcher ». Selon lui, il faut travailler sur l'accompagnement en accentuant « la personnalisation, la territorialisation et la qualité de l'accueil, physique mais aussi dématérialisée ».
Interrogé sur les partenariats existants entre Pôle emploi et les autres acteurs du service public de l'emploi, Jean Bassères souligne que « dans Pôle emploi 2015, il y a l'idée de partenariat. Depuis sa création, Pôle emploi a trop vécu en autiste ». Il évoque l'investissement de l'opérateur aux côtés des missions locales pour la mise en place des emplois d'avenir.
PAS DE RÉSERVE DE PRINCIPE SUR L'ACHAT GROUPÉ DE FORMATION PAR LES RÉGIONS
Par ailleurs, interrogé sur la possibilité de laisser aux régions la commande groupée de formation pour les demandeurs d'emploi, Jean Bassères déclare n'avoir « pas de réserve de principe », saluant une « bonne dynamique » tout en se demandant si les régions souhaitaient cela. Il émet toutefois trois réserves : il souhaite que Pôle emploi soit « associé au diagnostic », conserve « les outils de prescription » et que les conseillers Pôle emploi puissent garder la main sur le financement de la POE et de l'AFPR.
Lors de son audition, Jean Bassères a rendu également hommage au travail de son prédécesseur, Christian Charpy : « Il a eu à construire une fusion souhaitée par très peu de monde. C'était un travail considérable. Mon travail est plus facile que celui qu'il a eu à accomplir. »