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La vie de pôle emploi ou la fusion racontée par deux agents anpe et assedic.

La soutraitance au privé: un surcoût de 30 à 35 % pour Pôle emploi.



Les cabinets privés de placement coûtent de 30 à 35 % plus cher que Pôle emploi, estime Christian Charpy dans Valeurs Actuelles

Par Christine Murris, dans Valeurs Actuelles du 03-09-2009
Face à une rentrée très périlleuse, Christian Charpy fait le point d’une fusion difficile et du nouveau renfort mis en oeuvre avec l’appel à des prestataires privés.

Quelle situation vous préparez-vous à affronter à la rentrée ?

Nous nous attendons à une augmentation de 20 à 25 % du nombre des inscriptions ce mois-ci par rapport à septembre 2008, soit 700 000 à 800 000 chômeurs supplémentaires. Dans cette perspective, 1 800 personnes ont été recrutées à la fin du printemps et 500 collaborateurs additionnels viendront renforcer les plates-formes téléphoniques afin que le 39.49, notre numéro d’accueil, soit plus performant.

Il reçoit environ 350 000 appels par jour ! Ces nouveaux postes seront répartis en fonction des besoins, sachant que certaines régions – Lorraine, Franche- Comté, Alsace… – risquent d’être particulièrement touchées par cet accroissement des demandeurs d’emploi.


La fusion qui a donné naissance à Pôle emploi vous permet-elle de dégager des forces nouvelles ?

La création de Pôle emploi constitue une simplification et une rationalisation dont les demandeurs d’emploi devraient être les premiers bénéficiaires puisqu’ils auront, à partir de septembre-octobre, lors de l’inscription, un seul entretien sur un seul site. L’objectif est de mener à bien les évolutions qu’implique la fusion d’ici décembre. Pour l’instant, 250 sites mixtes polyvalents sont opérationnels, ils devraient être 700 fin septembre, près d’un millier en fin d’année.


Un bouleversement considérable au moment où le chômage augmente ! Quelles difficultés rencontrez-vous ?

 Ce sont les difficultés qu’engendre toute fusion, ni plus ni moins ! Mais il est vrai qu’elle se fait dans un contexte économique bien différent de celui que nous avions imaginé. Nous avons 22 000 personnes à former en 2009, pour qu’elles acquièrent la polyvalence désormais nécessaire ; 17 000 ont déjà été formées. Enfin, le regroupement suppose aussi tout un programme d’aménagements et de réorganisation matérielle… La pression extérieure rend ces opérations encore plus complexes mais nous ne devons pas perdre de temps ; il nous faut les conduire rapidement afin de traduire dans les faits une loi votée en 2008.


La délégation au privé du suivi de demandeurs d’emploi fait-elle également partie de ce nouvel arsenal ?

 La délégation au privé n’est pas nouvelle ; des expériences sont conduites depuis 2006. Cette année, nous avons décidé d’aller plus loin en triplant le nombre de demandeurs d’emploi confiés aux opérateurs privés de placement.D’abord parce que nous prévoyons une charge trop importante pour nous et, d’autre part, parce que nous pensons que les entreprises privées pourront mettre en oeuvre des méthodes nouvelles qui ne doivent pas être négligées. Il ne s’agit pas d’une mise en concurrence mais de deux efforts parallèles qui peuvent créer une émulation réciproque bénéfique aux demandeurs d’emploi. Nous avons lancé un appel d’offres qui nous a permis de sélectionner une trentaine d’entreprises. Sur deux ans, 320 000 demandeurs d’emploi leur seront donc confiés, ce qui représente néanmoins moins de 10 % du nombre des demandeurs d’emploi suivis par Pôle emploi. La moitié des personnes qui leur seront adressées sont dites “loin de l’emploi”, l’autre moitié sera constituée de personnes ayant fait l’objet d’un licenciement économique.


Qu’attendez-vous de ces prestataires de services ?

C’est d’abord un renfort quantitatif. Actuellement, par endroits, un conseiller de Pôle emploi peut suivre plus de 100 dossiers, alors que l’objectif est d’en rester à 60 par conseiller. Et ce chiffre risque de s’accroître encore dans le contexte actuel. Mais ce renfort est transitoire ; lorsque le chômage baissera, nous réduirons la voilure. Ce sont de grands noms de l’intérim, du reclassement et de la formation continue, avec notamment l’Afpa, ainsi qu’une série de plus petites entreprises locales.

Ce que nous avons pris en compte en premier lieu lors de l’examen des candidatures de ces prestataires de services, c’est la qualité du lien qu’ils entretiennent avec les entreprises. La rémunération prévue,environ 2 000 euros par demandeur d’emploi ayant retrouvé un emploi durable – au moins six mois –, est liée pour une part à la réussite de la mission ; c’est aussi un élément incitatif.


Quel est le coût de cette opération dénoncée comme trop coûteuse par certains syndicats de Pôle emploi ?

Le coût par demandeur d’emploi est effectivement plus élevé que celui d’un demandeur d’emploi suivi par Pôle emploi ; le surcoût, de l’ordre de 30 à 35 %, est celui, inévitable, de la flexibilité. Si la prestation n’est pas efficace, elle est rémunérée partiellement seulement, et elle est temporaire. L’essentiel, c’est de s’assurer en permanence que le service rendu est efficace et rigoureux.

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N
Paquitochocolatero : des exemples plus récents tu souhaites, des exemples plus récents tu auras.<br /> 1 - http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2008-07-04/l-accompagnement-renforce-plus-efficace-pour-les-chomeurs/916/0/258016<br /> "...Le principal enseignement est que la plus-value apportée par l'ANPE avec son programme est nettement supérieure à celle des opérateurs de placement privé dans les mêmes bassins d'emploi, et sur la période d'observation la plus pertinente, c'est-à-dire après six mois d'accompagnement..."<br /> 2 - http://www.snuanpe.org/upload/62079688Echos_270608_cabinets.pdf.pdf <br /> "...L’accompagnement renforcé de l’ANPE permet de réduire la durée de chômage plus efficacement que les cabinets privés..."<br /> <br /> Bien évidemment, je ne fais pas de prosélytisme pour feue l’ANPE, je souhaite juste démontrer qu’à moyen égaux et règles égales, Pôle emploi fait bien mieux et moins cher que bon nombre d’officines privées. Le recours à ce type de structure privée est une illusion : pas de recrutement + recours au privé = démantèlement organisé du service public à l’image de ce qui est arrivée dans d’autres organisations (la Poste, France Télécom, CGE, EDF/GDF etc…). Aucune nostalgie, juste un amer constat.
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P
à Norton: <br /> ne pas comparer l'incomparable, de plus l'article cité date de 2005.<br /> pour l'unedic c'était aussi un calcul destiné à faire économiser des sioux.<br /> je décris vite fait les conditions de mon dispositif:<br /> 1/3 payé à l'adhésion au dispositif, sur un suivi de 6mois<br /> 1/3 au reclassement cdi ou cdd>6mois +de26h<br /> 1/3 après 6 mois de suivi, personne toujours en emploi<br /> et on parle de 3000€ au total, avec un suivi de personnes "loin de l'emploi" à partir de "RS -risque statistique- 3" et ayant droit à une indemnisation UNEDIC couvrant un an ou plus, pas les plus pressés...<br /> 60/80 personnes par conseiller, suivi TRES régulier en collectif ou indiv pendant 6 mois<br /> bref si la personne n'est pas reclassée durablement avant les 6 mois, c'est seulement 1000€ pour l'accompagnement de 6 mois.<br /> sinon, c'est emploi, cloture des droits, cotisations du salarié, et économies pour la société, même si on arrive aux 2000€de plus.<br /> comparons ce qui est comparable.
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A
Les orchidées et la Polynésie : en voilà 2 bonnes raison de garder notre statut public!!
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B
Quel mépris! Continuer à faire croire à l'opinion publique que nous sommes des fonctionnaires...Sachez,Monsieur, que nous n'avons pas de bureau individuel à l'ANPE, car nous "tournons"sur les postes toutes les 1/2 journées. Quant à rêver devant un poster, c'est ridicule, nos rêves n'appartiennent qu'à nous..Par contre, je pense qu'à Pôle Emploi, nous avons au moins un cauchemar en commun...votre fusion. J'espère que beaucoup de collègues garderont leur statut public, car nous sommes fiers de de nos missions du service public de l'emploi.
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F
Restons calme !!!!! j'ai visionné la vidéo en question, Hargh ! Sarko parle des fonctionnaires de pôle Emploi qui avant la fusion révaient devant une affiche de la polynésie ou soignaient leur orchidée dans leur petit bureau (au lieu de bosser).<br /> Evidemment il n'est pas sans ignorer que de fonctionnaires, à pôle Emploi il n'y a jamais eu. Que si un salarié de Pôle Emploi a, ou a eu la possibilité de réver dans son bureau, il ne peut s'agir pour un(e) ex-ANPE que d'un(e) Dale ou de son adjoint(e) puisque les pauvres employés de base de l'ex-Anpe n'ont pas de bureau, comme chacun devrait le savoir. A moins que Nicolas ne vise les employés de l'ex-Assedic qui eux ont/avaient des bureaux "personnels" mais qu'on ne peut confondre avec des fonctionnaires. Alors ? à qui s'adresse cette blagounette (je plaisante, je plaisante répète notre Président) ? et dans quel but ?
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