La vie de pôle emploi ou la fusion racontée par deux agents anpe et assedic.
Le Parisien / AFP 26 octobre 2012
C'est un chiffre qui donne le tournis. Plus d'un quart de la population active en Espagne est désormais au chômage.
A la fin du mois de septembre, le pays comptait 5.778.100 chômeurs, soit 25,02% des actifs, selon l'Institut national de la statistique espagnol (INE). Ce record historique assombrit non seulement les perspectives d'une sortie de crise, mais alimente aussi un malaise social grandissant.
Le chômage reste dramatique chez les jeunes, malgré un léger recul, à 52,34% pour les 16-24 ans contre 53,27% à la fin juin. Autre chiffre symbolique : dans un foyer espagnol sur dix, tous les membres actifs sont au chômage.
Plus de 35 % de chômeurs en Andalousie, région la plus touchée
Le pays vat ses propres records, et c'est là peut-être la pire manifestation de la crise», souligne Soledad Pellon, analyste chez IG Markets, ajoutant qu'aucune amélioration n'est attendue pour l'année prochaine.
Parmi les dix-sept régions autonomes d'Espagne, l'Andalousie, qui est aussi la plus peuplée avec huit millions d'habitants, reste la plus frappée. Avec 35,42% de chômeurs, la région souffre d'un secteur de la construction sinistré depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008. Les moins touchées sont trois régions du nord du pays, la Navarre (14,95%), le Pays basque (15,48%) et la Cantabrie (15,71%).
Grève générale le 14 novembre
Le retour à la croissance et à l'emploi est en effet compromis par le lancement d'un vaste programme de rigueur destiné à réduire le lourd déficit public de l'Espagne. L'objectif est de récupérer 150 milliards d'euros entre 2012 et 2014, dont 39 milliards en 2013.
Les mesures annoncées incluent des hausses d'impôts, dont celle de la TVA, des coupes salariales dans la fonction publique, une baisse des indemnités chômage et des réductions budgétaires dans la santé et l'éducation. Face à cette politique qui étrangle une large partie de la population, le mécontentement social grandit. Une grève générale est d'ailleurs annoncée pour le 14 novembre.
Parallèlement, la récession, dans laquelle l'Espagne est retombée à la fin 2011, se poursuit : la Banque d'Espagne prévoit pour le troisième trimestre un recul du PIB de 0,4%, alors que le gouvernement attend un repli de 1,5% sur l'année.
Dans ce contexte, les prévisions gouvernementales en matière d'emploi situant à 24,6% le taux de chômage à la fin de 2012, avant une légère baisse en 2013, à 24,3%, semblent d'ores et déjà dépassées.