Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La vie de pôle emploi ou la fusion racontée par deux agents anpe et assedic.

L'IGAS pointe des dysfonctionnements dans la politique d'achat de formations par Pôle emploi

 

igas.jpg

 

Achats de formations: l'Igas préconise de développer les groupements de commandes entre Pôle emploi et les régions


Localtis.info  27 mars 2012

 

Dans un rapport sur la mise en oeuvre des achats de formations par Pôle emploi, l'Igas observe des dysfonctionnements : une procédure moins efficace que prévu, des outils de prescription souvent artisanaux, et une articulation des achats encore timide avec les conseils régionaux. L'Inspection préconise un recours accru aux groupements de commandes.

Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), publié le 20 mars, met en avant les difficultés de Pôle emploi en matière d'achats de formations. Le document a été rédigé dans la perspective du renouvellement de la procédure d'achats sous forme d'accord-cadre à l'horizon de juin 2012.
Depuis la fusion de l'ANPE et des Assedic en 2009, qui a donné lieu à la création de Pôle emploi, la procédure d'achat de formations fonctionne par accords-cadres. Une procédure censée alléger les modalités de mise en concurrence et les délais de passation des marchés pour répondre le plus vite possible aux besoins de formation en cours d'année. Mais cette procédure se montre, d'après l'Igas, moins efficace que prévu. "Si la procédure retenue a permis, malgré le calendrier resserré, de limiter le nombre de contentieux et de garantir en général la régularité de la passation des marchés, elle a néanmoins souffert d'une excessive rigidité qui a nuit à la qualité des achats de formations", détaille ainsi le document, qui s'appuie sur une enquête menée auprès de quatre régions (Poitou-Charentes, Bretagne, Rhône-Alpes et Picardie) entre juillet et octobre 2011.
Parmi les dysfonctionnements observés : des appels d'offres lancés sur certains lots et pour certains types de formations alors qu'aucun besoin correspondant n'était avéré, un taux d'infructuosité élevé, un nombre d'attributaires des accords-cadres souvent réduits et des marges de manoeuvre rarement utilisées par les régions, notamment la possibilité de définir des sous-lots à caractère géographique.
Le rapport a également étudié l'articulation des achats entre Pôle emploi et les conseils régionaux, qui sont eux aussi acheteurs de formations et ont notamment pris en charge 62% des formations débutées en 2009. "Le mode de coordination le plus répandu est l'échange d'informations visant à garantir la complémentarité des achats, généralement formalisé dans une convention de coordination", détaille le rapport. Une répartition qui peut se faire sur le principe suivant : d'un côté les achats de formations qualifiantes, prises en charge par le conseil régional, et de l'autre les formations d'adaptation, visant un retour rapide à l'emploi, prises en charge par Pôle emploi.
En Poitou-Charentes, un protocole d'accord sur la formation des demandeurs d'emploi a ainsi été signé le 22 novembre 2010 entre Pôle emploi et le conseil régional. Il précise la complémentarité des interventions des deux acteurs en matière de formation, Pôle emploi devant concentrer ses moyens sur le retour rapide à l'emploi durable des demandeurs d'emploi et le conseil régional sur l'élévation de leur niveau de qualification professionnelle et leur insertion durable dans l'emploi. Mais "au total, les instruments d'articulation mis en place, s'ils sont potentiellement porteurs d'amélioration, sont encore trop récents pour être évalués", insiste le rapport, qui préconise de conforter et de généraliser dans toutes les régions la mise en place de processus formalisés de diagnostic et d'identification des besoins, ainsi que d'échanges sur la stratégie d'achat des différents partenaires.

Les bienfaits des groupements de commandes

L'Igas met aussi en avant les bienfaits des achats réalisés en commun par les deux partenaires. Des achats aujourd'hui encore très limités. "La mission a observé que les achats conjoints étaient très rarement pratiqués, soit parce que les besoins non couverts par les accords-cadres l'étaient par le programme régional de formation du conseil régional, soit que des achats réalisés en interne étaient jugés plus simples et plus rapides", souligne ainsi le rapport. "De plus, la crainte de 'perdre la main' et de se voir imposer des choix par le conseil régional a régulièrement été exprimée." L'exemple de la région Rhône-Alpes, qui dès 2008 s'est lancée dans ce type de groupement de commandes, est mis en valeur. La nouvelle convention signée dans cette région en 2011 renouvelle l'expérience pour la période 2012-2014. L'Igas y voit de nombreux avantages : simplification des tâches administratives, incitation à utiliser le même dispositif d'information et de prescription de l'offre de formation régionale, meilleure articulation dans la définition et la mise en œuvre de la politique de formation, plus grande clarté et lisibilité de la stratégie des pouvoirs publics dans ce domaine, plus grande réactivité… Face à ces points positifs, l'Igas préconise de développer cette forme de partenariats régionaux sous forme de groupements de commandes, "soit pour couvrir la totalité des besoins régionaux, comme en Rhône-Alpes, soit sur une partie de l'offre, non couverte par les accords-cadres".
L'Igas pointe par ailleurs des procédures et outils de prescription encore souvent artisanaux. "Dans certaines régions (en Rhône-Alpes, et potentiellement Poitou-Charentes dans un avenir proche), des systèmes d'information permettent déjà d'avoir accès à l'offre des différents financeurs et de prescrire en ligne des formations. Dans d'autres, au contraire, les conseillers sont contraints d'utiliser plusieurs outils ou fichiers Excel mis à leur disposition, sans aucune visibilité sur les disponibilités actualisées", détaille le rapport. Les auteurs proposent de généraliser la mise en place d'un système d'information permettant la connaissance de l'offre de formation (tous financeurs confondus) et la prescription en ligne par Pôle emploi et ses cotraitants.
Enfin, l'Igas estime que le pilotage et le suivi de l'exécution des marchés pourraient être professionnalisés. "Des gains de productivité pourraient être dégagés dans le suivi administratif des stagiaires et des organismes de formation, signale ainsi le rapport, la mise en place de 'plateformes formation' chargées d'assurer les fonctions de 'back office' (inscription, rémunération, récupération des attestations, etc.) devrait être généralisée afin d'alléger la charge de travail des conseillers sur le plan administratif." 


Emilie Zapalski

 

Le rapport de l'IGAS sur la mise en oeuvre des achats de formations par Pôle emploi

 

bandeau réflexions

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
En période de "vaches maigres", l'état ou l'unédic n'ont plus les moyens financiers pour redistribuer des crédits (à crédit !) vers le privé qui s'abreuve de cette manne depuis tant d'années, avec<br /> les résultats que l'on connait !...
Répondre
C
le clientélisme qu'instille savamment les critères d'octroi de formation par les régions donnet les résultats qu'énonce marcelle<br /> <br /> ce que POITOU CHARENTES fait pour les jeunes de niveau VI-V, n'est-ce pas ce que le parti dominant au pouvoir là-bas dénonce royalement à PARIS et depuis des années, sous le qulificatif de stages<br /> parking?<br /> <br /> c'est pourquoi la régionaliation des questions et moyens de la politique de l'emploi serait une catastrophe
Répondre
M
" SPRF mis en place par Poitou-Charentes qui permet à 3000 demandeurs d’emplois de suivre une formation n’est<br /> pas rempli, il nous reste 1500 places car Pôle Emploi estime que les critères d’entrée dans le dispositif,<br /> qui se limitent à un niveau IV, V ou VI, sont trop précis et ne trouve donc personne… »<br /> <br /> donc en poitou charente, pays de Ségolène, si 50% des formations régions ne trouvent pas prenneurs, c'est de la faute à pole emploi ???<br /> <br /> c'est pas du foutage de geule çà ?<br /> <br /> on peut pas forcer les gens à partir en formation, si ? En tout cas, c'est ce que propose l'ump !<br /> <br /> Que disent les collègues du poitout charente ? c'est eux les nuls ou ce sont les formations région qui sont nulles ainsi que leurs modalités d'accès ?
Répondre
C
Une réforme judicieuse n'intéresse jamais ceux dont elle remt en cause prérogatives et conforts.
Répondre
R
extrait:..."les organismes de formation disent depuis<br /> longtemps que le temps de la formation et le temps de l’économie sont différents car qualifier des<br /> personnes prend du temps, et nous, organismes de formations nous retrouvons un peu au milieu, et cela<br /> induit une perte de sens dans ce que nous faisons ». Voilà qui est dit. Les « hostilités » sont lancées.<br /> Pascale Gérard, vice-présidente en charge de la formation professionnelle en Provence-Alpes-<br /> Côte-d’Azur, n’est en effet pas de cet avis : « La Région Paca a toujours refusé le terme de métiers en<br /> tension. Il est surtout nécessaire d’avoir des compétences de bases » dit celle qui voit la formation<br /> « comme un kit global avec un processus d’orientation et une formation de qualité pour obtenir une<br /> qualification professionnelle reconnue ». Jean-Marie Marx tente le consensus « nous avons besoin des<br /> deux types de formation, courtes et longues. Avec la réforme et la fusion de Pôle Emploi(débat effectué en 2010), c’est le<br /> moment de réfléchir sur les parcours professionnels, la notion de compétences transversales etc… ».<br /> Mais le tacle de Sylvie PetitJean, directrice adjointe en charge de l’éducation et la formation au Conseil<br /> régional de Poitou-Charentes, ne se fait pas attendre : « Alors que Pôle Emploi est dans l’incapacité -<br /> en terme de temps précise-t-elle - de faire du conseil, va-t-il trouver du temps pour amener les<br /> demandeurs d’emploi vers la formation ? » demande-t-elle tout en expliquant que le « SPRF mis en<br /> place par Poitou-Charentes qui permet à 3000 demandeurs d’emplois de suivre une formation n’est<br /> pas rempli, il nous reste 1500 places car Pôle Emploi estime que les critères d’entrée dans le dispositif,<br /> qui se limitent à un niveau IV, V ou VI, sont trop précis et ne trouve donc personne… » Jean-Marie<br /> Marx, ancien DGA de l’ANPE, se voit dans l’obligation de défendre la structure : « la solution ne peut<br /> venir de Pôle Emploi tout seul, mais d’une réflexion entre Pôle Emploi et les partenaires présents sur le<br /> territoire » et reconnaît que Pôle Emploi a par exemple des choses à apprendre au contact des Fongecif.<br /> Toutefois, Roland Bourglan, ancien président de la fédération des Urof, saisit la balle au bond :<br /> « Aujourd’hui, Pôle Emploi doit assurer l’accueil, l’orientation et le suivi de la personne. Mais Pôle<br /> Emploi a-t-il une fonction d’orientation, doit-il l’avoir ? D’autant plus que cela place Pôle Emploi en<br /> situation de concurrence avec les organismes de formation. Ne faudrait-il pas, suggère-t-il, recentrer<br /> Pôle Emploi sur sa mission de suivi des personnes, différente de l’accompagnement » ?<br /> <br /> Pour Jean-Marie Marx, Pôle Emploi, c’est 50 000 personnes, et des métiers différents. « Un service<br /> public comme celui-ci ne peut pas répondre à toutes les situations, il faut laisser de la souplesse, et<br /> avoir une certaine cohérence dans les actons menées ». Mais, Jean-Marie Marx est bien obligé<br /> d’admettre que « Pôle Emploi qui gère la mission de suivi et d’accompagnement n’est pas une<br /> solution ! ». Halte ! Pour Pascale Gérard, « ce Pôle Emploi dont vous parlez n’existe pas ! Cela fait<br /> bien longtemps que nous n’avons plus de prescriptions de Pôle Emploi et nous avons donc construit<br /> des services d’orientation professionnelle ».<br /> « Il faut renforcer la coopération et la confiance entre les acteurs » répond Jean-Marie Marx mi-sourire<br /> et « c’est un véritable enjeu. Il faut également éviter de construire autant de plateformes de<br /> conventions et de partenariats que de dispositifs »".<br /> JEAN marie marx et Sylvie Petitjean se connaiss(ai)ent bien...ancien DGA anpe et ancienne DRanpe POITOU CHARENTE...c'est pas demain que les Regions et Pole emploi seront sur la même longueur<br /> d'onde...infos sur " Il faut que les Régions définissent un socle commun pour les... http://www.actualite-de-la-formation.fr/?Il-faut-que-les-Regions...
Répondre