La vie de pôle emploi ou la fusion racontée par deux agents anpe et assedic.
Paris Normandie 26 mars 2012
Un demandeur d’emploi de 40 ans a tenté de s’immoler ce lundi 26 mars dans les locaux de Pôle emploi à Dieppe.
DIEPPE (Seine-Maritime). Ce lundi 26 mars, vers 9 h 30, un homme de 40 ans habitant Saint-Vaast-d’Equiqueville (Seine-Maritime) s’est présenté à l’agence Pôle emploi de Dieppe Sussex où son dossier est suivi de longue date.
Licencié d’une entreprise de transport, il a demandé à la personne au bureau d’accueil les raisons de sa radiation. Il est sorti de l’agence puis, il est revenu. C’est alors une des responsables qui l’a reçu. « Il avait été radié car il n’était pas venu à un rendez-vous et n’avait pas répondu aux différents courriers, explique Cécile Reynes, de la cellule communication. Nous avions ensuite bien réceptionné son courrier afin de le réinscrire sur les listes et nous étudions son dossier. »
Devant le refus qu’on lui a opposé l’homme a perdu la raison et s’est énervé dans le bureau de la directrice. Il a subitement sorti de son sac une bouteille contenant un produit inflammable, probablement de l’essence et s’est aspergé avec. Puis, il a pris un briquet menaçant de s’immoler. La directrice Sandrine Lepron-Mar a pu lui saisir le bras avant qu’il ne commette le geste insensé.
« C’est un homme qui veut travailler »
« Il est arrivé à l’agence pour connaître le suivi de l’un des courriers, explique l’une des employées de Pôle emploi sous couvert de l’anonymat. Dans le bureau, nous sommes parvenus à lui faire retrouver la raison, grâce au dialogue. Il faut conserver son calme afin qu’il ne commette pas l’irréparable. Nous avons prévenu les secours en toute discrétion. »
Les policiers et les sapeurs pompiers sont arrivés rapidement sur les lieux et ont cherché à raisonner ce père de trois enfants, désespéré ne pouvant plus faire face à sa situation personnelle. Les fonctionnaires de police ont pris le relais des responsables de Pôle emploi afin de calmer l’homme qui s’est rendu compte de la gravité de ses actes.
Les pompiers, venus à une dizaine, l’ont pris en charge. Ils l’ont nettoyé avant de lui ôter ses vêtements aspergés avant de le transporter à l’hôpital de Dieppe (Seine-Maritime) où il a pu rencontrer un psychologue.
Rien à perdre
Eric Tavernier, élu de permanence à la mairie de Dieppe, a pu s’entretenir avec cet homme. « C’est quelqu’un qui veut travailler. Il a effectué des missions d’intérim et fait de nombreuses démarches. Il a crié son désespoir devant sa situation. Il s’est retrouvé radié pour ne pas avoir répondu à des convocations. Cela montre la problématique actuelle de la perte d’emploi qui peut s’avérer dramatique. Il est confronté à la déshumanisation des services. Il veut créer sa propre société et pour obtenir une formation, il lui manquait toujours un papier. Cet homme a mis sa santé en péril. »
Ensuite, il a pu être entendu par les services de police. Il a expliqué n’avoir rien à perdre pour permettre à sa famille de vivre et pour payer ses traites de maison. Son épouse, qui travaille, ne gagne pas assez pour subvenir aux besoins du foyer.
Le drame a pu être évité de justesse, grâce à beaucoup d’écoute et de psychologie. Une heure après les faits, tout était redevenu normal au sein de l’agence Pôle emploi de Dieppe.