Œdipe responsable du chômage de masse.

Sigmund, reviens, ils sont devenus fous !

Le Figaro  2 février 2012

Pôle emploi organise, à Paris, des journées de stage inédites pour «recoiffer» le moral de chômeuses ou de bénéficiaires de minima sociaux. À l'agenda: conseil en image et «coaching».

L'expérience sera bientôt ouverte aux hommes mais, pour l'heure, Pôle emploi réserve ces stages inédits aux seules femmes en rupture de travail. Lors de sessions mensuelles, à Paris, l'agence cherche à «booster» le moral de dix «stagiaires» lors d'ateliers d'un genre inédit.

Véritables reines d'un jour, elles bénéficient des soins de coiffeur, manucure, maquilleuse et même d'un styliste. Toutes pimpantes, ces dames -dont une majorité a dépassé la cinquantaine- travaillent ensuite leur attitude et leurs démarches avec une psychanalyste et un «coach» en ressources humaines. L'objectif? Créer un déclic, «le» fameux déclic qui leur permettra de revenir plus facilement sur le marché du travail.

Psychanalyste, Cynthia Fleury prodigue ses conseils pour, justement, les aider à reprendre confiance. Un travail collectif afin d'éviter, explique-t-elle à l'AFP, des face-à-face trop solennels avec ces personnes parfois désemparées.

Les démarches auprès des employeurs potentiels font l'objet d'une attention toute particulière: une des stagiaires, démoralisée après dix entretiens d'embauche négatifs, a appris à mieux préparer ces rencontres. «On est face à des femmes en rupture d'emploi depuis quelques mois» dont certaines «ont connu des situations de souffrance au travail», note la psychanalyste.

«Depuis une dizaine d'années, ça s'est clairement aggravé», les gens «enchaînent les contrats, acceptent cette mobilité et puis, un jour, on leur dit stop». Elles doivent aussi apprendre à se valoriser pour mieux repartir de l'avant.

«On est là pour provoquer un déclic», explique Christine Salaün, présidente de la fondation Ereel à l'origine du projet avec Pôle emploi. L'expérience semble concluante: depuis un an, la moitié des femmes ayant fréquenté ces ateliers mensuels et gratuits ont retrouvé un emploi dans les six mois suivants.

Le mois prochain, les hommes auront aussi accès à ces cours un peu particuliers. Si certains apprendront à rédiger un CV ou une lettre de motivation, ils auront aussi droit, particularité masculine, à un atelier spécifique: ils réviseront les règles de savoir-vivre.