La vie de pôle emploi ou la fusion racontée par deux agents anpe et assedic.
Le service public de l'emploi définitivement meilleur que les opérateurs privés
Les Echos 19 septembre 2011
C'est un retour d'expérience qui pourrait servir de leçon. Le comité d'évaluation de Pôle emploi que préside Stéphane Lardy, secrétaire confédéral de FO, a soumis au conseil d'administration de l'opérateur public qui se réunit jeudi des « éléments de synthèse des résultats de l'évaluation qualitative sur le recours aux OPP [opérateurs privés de placement, NDLR] ». Il doit aussi présenter en séance une seconde mesure de l'efficacité des opérateurs réalisée par Pôle emploi et le ministère du Travail avec le sondeur LH2, douze mois après la prise en charge des chômeurs. La première vague, huit mois après la prise en charge, a donné 38 % en moyenne de taux de retour à l'emploi pour les chômeurs suivis par les OPP contre 44 % pour Pôle emploi. Une hiérarchie qui a peu de chances d'être inversée jeudi.
L'étude qualitative réalisée par le cabinet Geste sur le premier semestre de cette année livre, quant à elle, une analyse utile pour obtenir de meilleurs résultats à l'avenir. Un certain nombre de ses remarques ont d'ailleurs déjà été prises en compte dans l'appel d'offres concernant la prise en charge des chômeurs les plus éloignés de l'emploi lancé cet été. Ce devrait être aussi le cas pour celui qui doit démarrer à la fin de l'année pour le nouveau Contrat de sécurisation des parcours destiné aux licenciés économiques.
Pôle emploi et les OPP reçoivent chacun leur lot de critiques. Du côté du service public, sont pointés un « adressage » des chômeurs trop erratique, un contrôle qualité « davantage porté sur la conformité aux engagements que sur la qualité de la prestation » ou encore des cahiers des charges laissant « peu de place à des modalités de prise en charge innovantes ». Mais les opérateurs privés sont aussi pointés du doigt, avec une mobilisation des prestations de Pôle emploi « relativement faible » ou encore une « prospection en direction des entreprises pour rechercher des offres d'emploi et la pénétration du "marché caché" [...] limité ». Les opérateurs issus de l'intérim sont même épinglés pour être « peu enclins à mobiliser leurs clients entreprises ».
La note préconise d'améliorer les relations contractuelles entre Pôle emploi et les OPP, de laisser aux directions régionales de Pôle emploi plus de marge de manoeuvre dans la sous-traitance, mais aussi et surtout d'orienter la sous-traitance du privé vers une « logique de spécialité » en fonction de la performance de ces opérateurs selon le profil des chômeurs. Ce qui serait une petite révolution.